31.5.12

Au revoir


Trois ans après les premières sueurs qui ont donné vie à la Casa en Paille, il est temps de terminer ce blog, témoin et mémoire de l'aventure que nous avons vécue à 2... à 4... à 8... à 100...

Un merci hautement chaleureux à toutes les personnes qui ont donné de leur temps et de leur présence sur le chantier. D'une heure ou de plusieurs mois, sachez que vos efforts sont inscrits dans la peau de cette maison et contribuent au sentiment de bien-être qui nous enveloppe ici.

Un merci tout particulier à celui grâce à qui tout a commencé, en nous faisant découvrir ce délicieux coin de terre...

Et une grosse pensée de courage à tous ceux qui se lancent dans l'autoconstruction et qui passent par là glaner quelques informations!


Adéu...

20.2.12

Le chauffage au bois


L'hiver 2012 a été particulièrement froid. Très doux jusqu'au début de janvier, puis très froid pendant 3 semaines, avec des températures descendues à -12°. Des conditions idéales pour tester l'efficacité de notre isolation et la cohérence des matériaux utilisés.

De la paille tout autour de la maison, du béton de chaux/chanvre au sol, de la laine de chanvre et bois + de la paille de lin sous le toit...au moment de construire une maison il convient de faire des choix mais ce n'est qu'en y vivant que l'on peut vérifier si ces choix étaient les bons.

Manifestement nous ne nous sommes pas trompés! Notre petit poêle à bois a chauffé à fond pendant toutes ces journées de grand froid, s'éteignant parfois dans la nuit, mais jamais la température n'est descendue sous les 17 degrés. Le plus souvent il a fait autour de 20 ou 21 degrés (température mesurée au niveau de la cuisine, soit à 5 mètres du poêle). Une trentaine de degrés de différence entre le dedans et de dehors : pas mal non?

Ces jours-ci, il fait beaucoup plus doux. On allume juste un petit feu en soirée. Sans chauffage, il fait 19 ou 20 degrés, c'est confortable. Si le soleil tape fort l'après-midi sur les baies vitrées, ça monte de 1 voire 2 degrés.

Niveau hygrométrie, nous étions autour de 45% quand le poêle marchait beaucoup, ce qui était un peu sec. Remède : poser une casserole d'eau sur le poêle, on peut même y mettre quelques épices ou huiles essentielles pour parfumer et purifier l’atmosphère...
La VMC en vitesse rapide a aussi suffit à nous enlever cette sensation de gorge sèche qui nous avions le matin.


Cet hiver m'a fait réalisé que j'aimais beaucoup le mode de chauffage au bois. C'est tout un travail : il faut aller couper du bois, avant l'hiver. Il faut le ranger. Le couper en bûches. Le déplacer. L'installer sous le toit de la terrasse, pour l'avoir à portée de main. En rentrer une petite réserve à côté du poêle. Anticiper. Préparer le feu, l'allumer, savoir doser le type et la quantité de bois selon l'effet voulu, par exemple pour chauffer un grand coup il faut charger en petit bois. Et puis veiller à ce qu'il ne s'éteigne pas, l'alimenter, le surveiller.

Évidemment, cela n'a rien à voir avec le fait de régler en octobre le thermostat de son radiateur sur 20 degrés et de l'oublier jusqu'en avril.

Mais c'est la satisfaction de savoir que ce confort d'une maison chauffée ne dépend que de nous! La chaleur devient palpable, concrète, visible. On se sent responsable de la qualité de vie à l'intérieur de cette maison, on nourrit le feu comme on nourrit un membre de la famille, on aime ranger les bûches en pensant à la durée de chaleur que cela va nous apporter.

Sans parler du plaisir de s’asseoir à côté et de regarder les flammes. D'écouter le craquement du bois en lisant un livre. D'entendre les petits, après le bain, demander à se sécher devant le feu. De faire mijoter lentement une potée aux choux. De cuire des patates à la braise pour un repas improvisé. De regarder la neige dehors et de savourer d'être au chaud, dedans.

3.2.12

La maison Feuillette



La maison Feuillette est la plus vieille maison en paille connue en Europe. Elle a été construite en 1921, employant des techniques novatrices pour l'époque : non seulement elle est toujours en parfait état 90 ans plus tard, mais en plus elle affiche des consommations énergétiques dignes des standards de 2005 (performance estimée à 159 kWh/m² an sur la base des consommations réelles relevées) malgré les simples vitrages.

Aujourd'hui la maison Feuillette est en vente et le réseau Les Compaillons, Réseau Français de la Construction Paille, lance une souscription pour la racheter. S'ils réussissent à trouver 250 000 euros ils s'engagent à :
  • Réaliser une réhabilitation qui respecte le bâti existant : réfection des rares parties endommagées, remplacement des vitrages, aménagement intérieur …
  • Mesurer les performances thermiques du bâtiment (consommations d’énergie) avant et après réhabilitation pour montrer que les matériaux naturels sont performants.
  • Instrumenter les parois avec de multiples sondes afin de mesurer les flux de vapeur et de chaleur. Cela permettra de faire évoluer la connaissance du comportement d’un tel bâtiment.
  • Exploiter efficacement le potentiel de communication de ce bâtiment : tests scientifiques et documentation, visites pédagogiques …
  • Faire vivre le lieu au travers des activités du réseau : conférences, réunions, formations …
  • Générer une activité économique (chambre d’hôtes, musée …) suffisante pour autofinancer la préservation de ce bâtiment.

Ce projet nous semble très intéressant, notamment pour faire avancer la législation et pour faire connaître plus largement les vertus de la construction en paille! Ce projet est un peu fou, mais se dire que pleins de petites maisons en paille vont offrir quelques sous pour "sauver" leur grande sœur, ça nous plait, alors on y va! On espère très fort que la souscription va marcher...

Si vous voulez en savoir plus, participer ou relayer l'information, rendez-vous ici : http://maisonfeuillette.compaillons.eu

18.11.11

Les enduits


Les enduits de finition vieillissent bien, ils sont toujours aussi beaux. Merci Stef! Un article plus détaillé en parlera certainement un de ces jours, et puis les billets s'arrêteront car ils n'ont plus trop raison d'être maintenant que la maison est...finie.

D'ailleurs, est-ce qu'il y a encore quelqu'un qui vient sur ce blog?

26.5.11

Les Toilettes Sèches

Il y a bien longtemps que ce blog est muet, alors que je suis sûre, cher public, que vous rêviez de voir apparaître un article de chiotte! Enfin, je veux dire un article sur...les toilettes sèches quoi! Et en plus, comme y'en a des choses à dire, ça va être long...

Nous avons fait le choix de toilettes sèches, ou toilettes à litière biomaîtrisée (TLB), pour plusieurs raisons. D'abord, quand on sait qu'une chasse d'eau c'est 10 litres en moyenne, qu'on l'utilise environ 10 fois par jour et 300 jours par an...ça fait à la louche et au minimum 30000 litres à l'année soit 30 mètres cubes!

Ensuite, rationnellement parlant, ça nous choquait un peu de se dire que c'est le réseau d'eau potable (traitée, purifiée donc) qui accueille nos déjections. Et que ces eaux sales vont rejoindre les rivières. Autrement dit faire caca dans l'eau potable et ensuite polluer les cours d'eau et obliger à encore plus de traitement de l'eau pour la rendre potable pour ensuite refaire caca dedans?!

Bon, on aurait pu aussi utiliser l'eau de toiture pour brancher sur le réservoir de chasse d'eau...mais la solution la plus simple et qui nous plaisait le plus c'est les toilettes sèches.

Je retranscris ici les questions que vous n'osez pas poser quand vous venez à la maison.

- Comment ça marche?
- Beaucoup de monde connait maintenant le principe, on voit de plus en plus de TLB dans les festivals notamment, mais pour les novices voici : il s'agit de recouvrir ses "commissions" d'une couche de litière, généralement de la sciure, des copeaux de bois ou des feuilles mortes. Une petite couche suffit les enfants hein, ce n'est pas la peine de vider le seau à scuire...

- Ca sent mauvais?
- Non, ça ne sent pas mauvais, ça ne sent pas la litière à chat, ni les toilettes d'autoroute. Ca ne sent rien, ou alors le bois, ou alors les effluves des excréments de tonton Albert après un repas bien arrosé, mais comme dans toutes les toilettes...

- Et une fois que le seau est rempli?
- Quand le seau est plein, on le vide dans un grand tas au fond du jardin. Enfin, plus exactement Alex le vide, parce que quand même c'est lourd. Si je suis toute seule, j'anticipe pour vider le seau quand il arrive à la moitié!

- Vous en faites quoi de ce gros tas?
- Au bout de quelques mois et de la formidable action chimique de la nature, ce tas s'est transformé en un magnifique compost qui viendra nourrir nos arbres et nos plantations!




Nous avions réservé dans le mur une petite porte (qui intrigue quelques visiteurs...une porte de lutin devant la maison?) afin de pouvoir attraper le seau depuis l'extérieur. C'est bien commode et ça évite de se prendre les pieds dans le tapis avec!


Jean-Claude, l'ingénieur en chef qui a été retenu suite à notre appel à projet, a planché de nombreuses heures sur l'ergonomie des lieux. Résultat : nos toilettes sont pratiques et jolies! Nous y passons de merveilleux moments.


Une astucieuse petite planche coulissante permet de tirer le seau pour le récupérer. Il est bien utile d'avoir 2 seaux, c'est plus rapide à changer en cas d'urgence (un orage, une tempête de grêle ou les copains qui débarquent à 10...). Les seaux en inox sont conseillés parce qu'ils sont inoxydables et résistants, mais le prix est vraiment prohibitif (entre 60 et 100 euros). Nous avons opté pour 2 seaux en plastique alimentaire (achetés dans une coopérative agricole environ 3 euros pièce) avec des anses et un couvercle pour fermer le seau plein en attendant la vidange.



Le meuble est composé d'un grand compartiment au milieu pour le seau, et de deux portes pour ranger les réserves de sciure et le papier toilette...



Depuis la photo j'ai customisé un bidon à sciure avec du joli papier...

Le bilan après 6 mois d'utilisation? On oublie tout ce blabla, c'est des toilettes quoi! Le maître de maison ne trouve pas contraignant d'aller vider les seaux 1 ou 2 fois par semaine dans le compost. On ramène des grandes poubelles de sciure de la scierie voisine (contre une petite bouteille ou un bocal de pâté de temps en temps) et à l'avenir on va essayer de récupérer les tontes d'herbe et les feuilles mortes.

Quelques avantages auxquels nous n'avions pas pensé : il n'y a pas de bruit de chasse d'eau, on peut aller aux toilettes la nuit sans réveiller la maisonnée...pas de chasse d'eau qui fuit non plus...plus besoin de balais à chiottes pour récurer la cuvette!

Quant aux inconvénients...il y a parfois des petites mains malignes qui s'amusent à jouer dans les copeaux ("regarde maman, je creuse")...donc des corvées d'aspirateur...et puis il y a les allers-retour pour vider au compost et remplir le bidon de sciure. Mais cela ne nous pèse pas, c'est une habitude à prendre.

Bon, d'autres questions? C'est que j'ai envie de faire pipi moi. Je vous laisse, à bientôt!

29.3.11

Et qu'est-ce qu'on regarde?

Et devinez ce qu'on regarde, le dimanche, dans la maison en paille?



On rigole bien devant cette histoire pleine de désinformation et de manipulation pro-Lafarge...et on pense toujours à réécrire le synopsis...En attendant, "les trois petits cochons n'ont toujours pas voté écolo aux Cantonales" et il faut expliquer aux enfants que ce conte est terriblement has been!

9.3.11

La Huppe fasciée

Elle est revenue de sa migration en Afrique. Ce matin, elle faisait sa toilette juste en face de la fenêtre de la cuisine...